L’Italie va dévoiler son budget 2024 dans un contexte d’inquiétudes croissantes concernant sa dette publique. Le gouvernement italien, dirigé par la présidente du Conseil Giorgia Meloni, prévoit d’approuver le budget lundi malgré le risque de creuser le déficit. Les responsables politiques ont annoncé que le budget comprendrait des baisses d’impôt pour les travailleurs ainsi qu’une augmentation des prestations pour les familles nombreuses.
Selon les informations du Trésor italien, le déficit budgétaire de l’année prochaine atteindra 4,3% du PIB, en hausse par rapport aux 3,6% de cette année. Cette augmentation est due à des emprunts supplémentaires de 15,7 milliards d’euros principalement destinés à financer les réductions d’impôts. De plus, des dépenses supplémentaires de 7 à 9 milliards d’euros seront consacrées aux retraites, aux services de santé et aux contrats du secteur public. Ces dépenses seront financées par des économies ou des hausses d’impôts, portant les nouvelles dépenses totales à une fourchette de 23 à 25 milliards d’euros.
Les rendements obligataires italiens ont augmenté depuis que le gouvernement a relevé ses objectifs de déficit budgétaire pour la période 2023-2025, suscitant des inquiétudes sur les marchés financiers et risquant de provoquer un conflit avec la Commission européenne. La poursuite de l’examen du budget par les agences de notation S&P Global, DBRS, Fitch et Moody’s au cours des prochaines semaines pourrait également créer un environnement de marché difficile pour l’Italie.
Le ministre de l’Économie, Giancarlo Giorgetti, a justifié l’orientation budgétaire de l’Italie en soulignant la nécessité de soutenir l’activité économique face aux vents contraires tels que les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient. Le budget prolongera également jusqu’en 2024 les réductions temporaires des cotisations sociales afin d’aider les travailleurs à faibles et moyens revenus à faire face à la hausse des prix à la consommation.
En outre, le budget prévoit un nouveau régime d’impôt sur le revenu (IRPEF) pour l’année prochaine. Les personnes gagnant jusqu’à 28 000 euros par an paieront un taux d’impôt de 23%, remplaçant ainsi les quatre tranches actuelles allant de 23% à 43%. Giorgia Meloni prévoit également d’allouer au moins 1 milliard d’euros à des mesures visant à résoudre la crise démographique en Italie, caractérisée par une baisse continue du taux de natalité et un vieillissement rapide de la population. Le gouvernement prévoit également de prolonger temporairement une solution permettant d’accorder une retraite aux personnes ayant travaillé 41 ans, à condition qu’elles aient 62 ans, avant la mise en place d’une autre réforme des retraites.
En outre, un décret distinct, qui sera approuvé en même temps que le budget, mettra en œuvre un accord international visant à introduire un taux minimum d’imposition des sociétés d’au moins 15% au niveau mondial à partir de l’année prochaine. Cette mesure devrait augmenter les recettes fiscales de l’Italie de 2 à 3 milliards d’euros. Le gouvernement italien travaille également sur des mesures fiscales visant à encourager le rapatriement de la production des entreprises italiennes.
Sources :
1. https://fr.reuters.com/article/itssize/idFRKBN2HQ0XQ
2. https://fr.reuters.com/article/italy-budget-idAFKBN2HQ257