L’Italie demande à l’Union européenne de jouer un rôle décisif dans la résolution de la question de l’immigration clandestine en Tunisie. Le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, a appelé l’Union européenne à mettre en œuvre un accord signé avec la Tunisie en juillet dernier afin de stopper les départs de bateaux de migrants. Les arrivées de migrants en Italie ont presque doublé cette année par rapport à l’année précédente, avec environ 140 000 personnes débarquées jusqu’à présent. La majeure partie de ces arrivées provient de la Tunisie, notamment de l’île italienne de Lampedusa.
Le ministre de l’Intérieur italien a souligné l’importance de prendre des mesures fortes dans le cadre d’une initiative internationale et européenne pour arrêter les départs. En juillet, l’Union européenne et la Tunisie ont signé un partenariat stratégique visant à lutter contre les trafiquants d’êtres humains et à renforcer les frontières, en échange d’une aide financière régulière pour l’économie tunisienne en difficulté. Cependant, le président tunisien Kais Saied a récemment rejeté une tranche d’aide de 127 millions d’euros de l’UE, affirmant que cela allait à l’encontre du partenariat, ce qui remet en question l’accord.
Face à cette situation, le gouvernement italien a pris des mesures pour dissuader l’immigration clandestine. Des efforts ont été déployés pour accélérer le rapatriement des demandeurs d’asile déboutés et renforcer les peines d’emprisonnement pour les passeurs. De plus, le gouvernement a approuvé la répression des bateaux de sauvetage en mer, accusés d’encourager les départs en donnant aux migrants l’espoir d’être secourus en mer.
Toutefois, des organisations caritatives ont remis en question ces mesures, soulignant que les arrivées en mer vers l’Italie ont augmenté cette année malgré la réduction des activités des bateaux de sauvetage. Ces organisations rejettent l’idée que les bateaux de sauvetage agissent comme un facteur d’attraction pour les migrants.
Le ministre italien de l’Intérieur a également salué l’accord récemment conclu par l’Union européenne sur la gestion de l’immigration irrégulière et a exprimé le soutien de l’Italie à une nouvelle mission navale de l’UE en Méditerranée. Cependant, il a souligné que cette mission ne devait pas se traduire par un débarquement systématique des migrants uniquement en Italie.
Il est essentiel que l’Union européenne joue un rôle actif dans la résolution de la question de l’immigration clandestine en Tunisie. L’Italie, l’un des pays les plus touchés par cette crise, demande à l’Union européenne de mettre en œuvre l’accord signé avec la Tunisie et de prendre des mesures concrètes pour arrêter les départs de bateaux de migrants. Il est temps de prendre des actions fortes pour répondre à cette crise humanitaire et garantir la sécurité et la stabilité de la région.